Communiqué de la FSU 31
UNE MESURE SANS CONCERTATION, SOCIALEMENT INJUSTE
Toulouse Métropole a annoncé, dans le cadre de ses objectifs de sobriété, la mise en place d’une tarification saisonnière de l’eau. Ainsi de juin à octobre le prix sera majoré de 42% et minoré de 30 % le reste de l’année. Cette décision est intervenue sans concertation des citoyennes et citoyens, elle entend inciter les particuliers à modérer leur consommation d’eau et met en avant une baisse de la facturation nivelée sur l’année.
Sauf que sous l’apparence de considérations écologiques, il s’agit bien d’une mesure économique au service d’intérêts privés qui se fait au détriment de l’intérêt général et des populations :
– Absence de concertation démocratique
– Surfacturation sur les mois chauds sans prise en compte des différents usages (industrie, services et administrations, commerces, usages domestiques...) Dans un contexte d’inflation et de difficultés financières, quel impact par exemple pour les services accueillant des publics fragiles : EPHAD, crèches, écoles … ?
– Non prise en compte des usages domestiques vitaux aggravant les injustices sociales (composition des foyers, départs en vacances, ilôts de chaleur …)
De plus, la tarification pour 2024 ne va s’appliquer qu’à partir de juin (pas de rétroactivité sur les mois de janvier à mai où le tarif est moins élevé) ; ainsi pour 2024, l’eau augmentera pour les usagers.ères et créera une recette supplémentaire exceptionnelle estimée à 14 millions d’euros qui ne sera pas reversée à Toulouse Métropole mais servira à la création d’un fonds qui compensera financièrement les pertes éventuelles induite par la mise en place de cette mesure sur le long terme. Cette tarification saisonnière favorise donc le délégataire privé au détriment de l’intérêt général.
Privatisation = prix en augmentation = baisse de la qualité des services
Pour rappel Toulouse Métropole a fait le choix depuis le 1er janvier 2020 d’une délégation de service public pour la gestion de l’eau potable, de l’assainissement et eaux fluviales. La gestion de l’eau potable a été déléguée à Veolia et la gestion de l’assainissement et des eaux pluviales à Suez via la société dédiée ASTEO. Toulouse Métropole s’inscrit dans les choix de politiques néo libérales à l’œuvre depuis les années 90 et de la considération de l’eau comme un bien économique privatisable pour en faire une source de profit.
Pour la FSU 31, l’eau est un bien commun qui ne doit pas être marchandisé. Sa gestion doit relever d’une gestion publique et ne doit pas être déléguée à des prestataires privés afin que les actions menées ne soient pas guidées par des enjeux économiques de rentabilité d’intérêt privé, mais par l’intérêt général.
Pour la FSU 31, les politiques publiques doivent s’engager dans une politique de sobriété de consommation et de gestion de l’eau qui doit s’inscrire dans une réflexion globale des usages et de la consommation, du stockage et de l’acheminement de l’eau qui ne peut passer que par une concertation démocratique avec les différent.es usagers.ères (particuliers, services publics, professionnels)
La FSU 31 est favorable à une tarification solidaire et progressive qui reconnait un usage de l’eau vitale et nécessaire pour toutes et tous et une tarification plus chère pour l’eau dite de confort d’industrie et de commerce.
Il s’agit bien de réfléchir à la mise en œuvre du juste prix de l’eau, d’un point de vue écologique et social.
Toulouse le 23 mai 2024