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FSU 31
Fédération Syndicale Unitaire de la Haute-Garonne

Fédération Syndicale Unitaire de la Haute-Garonne. Avec 160 000 adhérents, la FSU est la deuxième organisation syndicale de la fonction publique d’État. C’est également la première organisation syndicale de l’enseignement public.

Rencontre avec Pap Ndiaye

Compte-rendu de la rencontre entre la FSU 31 et Pap Ndiaye, ministre de l’Education Nationale, le 1er septembre 2022

La FSU 31 rencontre Pap Ndiaye, ministre de l’Education nationale

A l’occasion de la venue de Pap Ndiaye à Toulouse pour une tournée des écoles à vocation communicationnelle les 1er et 2 septembre, la FSU 31 a obtenu, malgré les réticences manifestes du ministère, d’être reçue par le ministre en marge de l’inauguration du groupe scolaire Saliège devant lequel elle avait organisé une délégation.
Il s’agissait de démontrer comment les politiques éducatives et budgétaires que nous dénonçons se traduisent dans un département comme le nôtre, réputé riche, peuplé de CSP+, surdiplômé, dynamique économiquement et attractif démographiquement. Nous voulions montrer au ministre que derrière sa tournée des popotes qui ne lui exposerait que des lieux et des situations présentables, la réalité du terrain était bien moins rose.
Nous avons, dans cette perspective, insisté sur des points saillants pour notre département.
Tout d’abord, parce qu’il est réputé riche en capital économique et culturel dans les familles nous avons un territoire sous doté, ce qui impacte en premier lieu les élèves des catégories populaires et/ou en difficulté scolaire, maltraité.e.s de façon structurelle du fait d’un taux d’encadrement parmi les plus faibles de France, d’une politique d’éducation prioritaire indigente, d’énormes difficultés sur l’inclusion avec en particulier un manque criant d’AESH en comparaison de l’explosion des notifications et des ULIS à 17 dans le 2nd degré, 14 dans le 1er, enfin d’une dualité rural/urbain qui conduit selon les périodes à ponctionner l’urbain pour le rural ou l’inverse.
Ensuite, et alors même qu’il est attractif, notre département connaît d’énormes difficultés à pourvoir les besoins en personnels : recours massif aux contractuel.le.s (160 dans le premier degré et 1000 dans le 2nd), des postes non pourvus à cette rentrée (en moyenne l’équivalent d’un poste par établissement dans le 2nd degré), des écoles qui font leur rentrée sans leurs effectifs pleins ou bien avec des remplaçants qui assurent la rentrée en attendant qu’arrivent les contractuels… ; au-delà des démissions prévisibles des stagiaires et contractuels, on constate des départs de collègues en milieu ou fin de carrière, à un niveau assez inédit, et pour lesquels, par ailleurs, le rectorat refuse les ruptures conventionnelles malgré les discours sur l’accompagnement RH et les secondes carrières. Ajoutons une pénurie de personnels administratifs qui conduit à une gestion parfois chaotique des personnels et des structures. Pour la FSU les causes de tout cela sont nombreuses : faiblesse des salaires, maltraitance institutionnelle, temps partiels imposés aux AESH mais refusés aux autres catégories de collègues qui veulent souffler, perte de sens du métier suite aux réformes Blanquer etc..
Enfin un point particulier a été fait sur la question de la mixité sociale à propos de l’expérience menée dans le 31. Nous avons exprimé notre attachement à la mixité sociale comme condition nécessaire de la réussite scolaire de tous les élèves, mais pas suffisante, car elle ne résout pas elle seule tous les problèmes. Il faut un accompagnement et notamment des moyens fléchés par le ministère qui ne peuvent pas être ceux de l’éducation prioritaire. Nous avons demandé à être associés à la réflexion que le ministère mènerait sur cette expérience.
De l’échange que nous avons eu avec le Ministre et son conseiller qui se veulent à l’écoute du terrain et des personnels, nous avons perçu au-delà des réponses convenues ou des non réponses en attendant des arbitrages à venir, une certaine inquiétude sur l’état de la maison Education Nationale et de ses personnels. Leurs réponses ne sont pas les nôtres, il faut rompre avec les politiques qui, années après années, nous ont amenés dans cette situation. La FSU continuera inlassablement à mettre la pression à tous les niveaux et par tous les moyens pour la défense des services publics et pour que le point de vue des personnels soit enfin pris en compte.

Toulouse le 2 septembre 2022