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FSU 31
Fédération Syndicale Unitaire de la Haute-Garonne

Fédération Syndicale Unitaire de la Haute-Garonne. Avec 160 000 adhérents, la FSU est la deuxième organisation syndicale de la fonction publique d’État. C’est également la première organisation syndicale de l’enseignement public.

Meeting Salaires du 10 octobre 2023 intervention FSU 31

Intervention de la FSU 31 lors du meeting sur les salaires tenu à la bourse du travail le 10 octobre 2023

La FSU 31 et la CGT 31 partagent une conception du syndicalisme de lutte et de transformation sociale. La défense des intérêts moraux et matériels des travailleuses et travailleurs implique un syndicalisme lutte de classes qui se bat contre toutes les formes d’exploitation et d’oppressions. A l’heure d’une crise écologique planétaire, le syndicalisme doit aussi prendre à son compte la nécessité de la bifurcation de nos modes de vie et de production pour protéger le vivant et assurer le bien être et le bien vivre des populations à commencer par les plus pauvres. Nous assumons donc la portée politique de nos combats syndicaux, petits et grands. En toute indépendance des partis politiques, nous pensons nécessaires le dialogue et l’action commune syndicats / partis pour construire un avenir meilleur pour les générations présentes et futures. L’idée n’est pas nouvelle, c’est cette conception du syndicalisme qui nous avait fait prendre part en 2005 à la bataille contre le TCE aux coté des partis de gauche. Aujourd’hui plus encore il y a urgence à construire un solide front social et politique.
Nous avons avec la CGT 31 pris l’initiative à la veille du 1er mai 2022 de réunir les partis de gauche pour leur faire part des attentes des salarié.es : attente de rupture claire et franche avec les politiques antisociales antidémocratiques et écocides que nous avons subies jusqu’ici ; besoin que les partis de gauche offrent l’espoir de cette rupture possible en affichant la volonté commune de l’assumer, en prenant la mesure du besoin d’unité, aux élections pour les gagner, mais sur aussi dans les combats de tous les jours.
Au-delà des élections qui sont le terrain en propre des partis, nous pensons que nous avons des combats communs à mener. Le premier qui nous a rassemblés l’an dernier, à la même date quasiment, c’était déjà contre la vie chère et l’inaction climatique, pour une augmentation des salaires, pensions et prestations sociales à Toulouse. Elle se voulait déjà être le pont entre les mobilisations sociales qui démarraient, certes dans un arc moins unitaire, et les mobilisations politiques. Et puis il y a eu le mouvement contre la réforme des retraites : cela a été l’occasion d’affirmer l’existence d’un front social et politique contre cette régression sociale inadmissible et la façon antidémocratique dont le gouvernement l’a faite passée. Nous étions ensemble dans la rue tout au long de ces journées de grève, nous étions aussi en meeting le 7 février. Nous entendions montrer qu’il est possible de s’entendre, possible de se battre ensemble dans le respect de nos divergences et aussi de nos responsabilités propres qui sont bien évidemment différentes selon qu’on est un parti ou un syndicat. Nous avons montré que c’était possible, nous espérions que cela ferait son chemin au niveau national.
Nous n’avons pas gagné sur le recul de l’âge à 64 ans, incontestablement. Mais la dynamique du mouvement a montré que les salarié.es ne sont pas prêts à se laisser faire, à se laisser maltraiter et voler leur vie. L’unité syndicale complète a été à la fois la condition de cette dynamique et l’expression d’une aspiration à l’unité dans le monde du travail, la conscience retrouvée de la commune condition des travailleuses et travailleurs face à un capital toujours plus cannibale.
Comme nous l’écrivons dans notre déclaration commune « Face à la crise et au danger sans précédent que représentent l’extrême droite et la droite qu’elle entraîne avec elle, la réaffirmation dans l’unité syndicale de la lutte des classes et des revendications des travailleur.ses participe de la construction de la nécessaire alternative politique. » Car le patronat a ses alliés qui mènent pour lui depuis des décennies des politiques néolibérales antisociales et antidémocratiques. C’est actuellement la minorité présidentielle, la droite et l’extrême droite qui sont nos ennemis. Donc oui, notre responsabilité est de résister au néolibéralisme autoritaire et empêcher l’arrivée au pouvoir du RN.
Ce que nous faisons ce soir renvoie à cette ambition.
Les défis à relever sont nombreux et il y a urgence ainsi que nous l’avons écrit en juillet dans notre déclaration commune :
Il y a urgence parce que les conditions de vie et de travail du plus grand nombre deviennent intolérables, d’autant plus avec l’inflation, mais celle-ci ne fait qu’aggraver une austérité salariale qui dure depuis des décennies. La pauvreté va croissant, à tous les âges, enfants, étudiant.e.s retraités… les femmes bien sûr toujours en première ligne. Il n’y a jamais eu autant de personnes à la rue qu’en cette rentrée. Il n’y a jamais eu autant de gens dépendants des associations caritatives pour survivre. Les services publics sont exsangues, alors qu’ils sont la seule richesse de celles et ceux qui n’ont rien.
Il y a urgence parce que Macron et son gouvernement intensifient encore leurs attaques, alors qu’ils ne sont majoritaires ni à l’assemblée ni dans le pays. La Vème République a montré tout son potentiel antidémocratique et l’extrême-droite est aux portes du pouvoir. La pratique autoritaire du pouvoir se traduit aussi par les atteintes aux libertés publiques fondamentales et la répression du mouvement social : poursuites des grévistes à EDF et, criminalisation du mouvement social en général, notamment sur les questions écologiques.
Car il y a aussi urgence écologique. Il faut prendre des mesures sans précédents pour relever ce défi, réfléchir à d’autres façons de produire et d’organiser la production sur le territoire, d’autres façons de consommer et de se déplacer. Les dossiers locaux ne manquent pas à commencer par celui de l’A69 face auquel nous ne parlons pas tous d’une même voix mais si nous partageons la conviction que le défi climatique exige une refonte globale de nos schémas actuels, alors nous pourrons inventer ensemble un futur désirable. Nous plaidons pour des Etats Généraux des transports car c’est un projet d’ensemble qu’il faut bâtir dans le département et au delà.
A la veille d’une journée de mobilisation à l’appel de l’intersyndicale interprofessionnelle pour l’augmentation des salaires, contre l’austérité et pour l’égalité femmes-hommes, cette réunion publique entend affirmer notre détermination commune à défendre les conquis sociaux et les services publics, lutter pour la bifurcation écologique de nos mode de production, de vie et de consommation, et lutter pour la démocratie dans toutes ses dimensions. Nous voulons construire l’espoir, comme le disait le programme du CNR, de « jours heureux » pour la population de ce pays.